Centrafrique/Chine: Médias et pouvoir public font bon ménage

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Bangui, le 27 novembre 19

L’intention de cet article est de montrer que la Chine fait des médias un des puissants acteurs pour son développement. Tel a été de manière substantielle le contenu de l’exposé de monsieur XIU Xiangke aux délégués centrafricains sous la thématique: ‘’Le concept de valeur des informations sur l’Internet et le contrôle dans le domaine des médias’’, présenté a la salle de conférence de l’hôtel Artels à Qingdao, le mardi 20 novembre matin, aux journalistes et professionnels des médias centrafricains en séminaire de découverte et de consolidation de l’amitié Chine-Centrafrique.

Le conférencier, promoteur du site www.bianji.org et rédacteur en chef du site www.qdxin.cn, a introduit son exposé par cette problématique énigmatique pour les peuples africains en général et centrafricain en particulier: « Nouvelle opportunité avec la fusion des médias ».

L’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) a favorisé la montée en puissance des secteurs de communication et des médias d’une manière générale, ce qui a changé le visage des sociétés traditionnelles et du monde moderne. Entre autres éléments d’informations montés en diapo aux participants, il y a les mégaphones fixés sur des troncs d’arbres précisément dans les carrefours de certains villages ou comtés donnés autour desquels des citoyens se ressourçaient en information. Progressivement, les populations en sont arrivées à l’ère des radios ayant permis l’utilisation des postes radios dits transistors, puis la télévision et l’Internet.

A l’ère de l’Internet et surtout l’invention des ordinateurs portables et téléphones mobiles, les choses sont allées à une vitesse de croisière telle que les moyens de communication traditionnels (radio, journaux, télévision) ont subi des transformations ayant abouti à la démocratisation de l’information. Les nouvelles sont à la portée de tous, de façon rapide et instantanée, grâce à la magie des NTIC et des téléphones portages qui ont des applications multimédias: radio, télé, journaux, Internet, réseaux sociaux et nouvelles applications véhiculent des informations dans les sites web, lesquels sont suivis partout grâce aux ordinateurs et téléphones mobiles à portée des mains et à un moindre coût.

A partir de leurs positions géographiques et avec ces nouveaux moyens de NTIC, les utilisateurs peuvent suivre aisément les informations partagées par certains journalistes et professionnels des médias ou non, en ligne.

Tout ce chemin parcouru plus ou moins péniblement par les professionnels de ce secteur ainsi que les auditeurs et téléspectateurs a fait payer à la Chine un lourd tribut du point de vue investissement, mais aussi a porté haut les valeurs sociales, politiques, culturelles, scientifiques, artistiques, économiques, technologiques, philosophiques et idéologiques du peuple chinois.

Xiangke Xiu a par ailleurs déclaré que l’innovation des outils de NTIC est indispensable à l’heure de la mondialisation et du rapprochement des peuples. Mais, une chose est sûre: beaucoup reste à faire sur le plan professionnel et notamment du marketing. Ce qui l’amène à évoquer la question du «comment diffuser des informations qui intéressent la clientèle»? (sic)

D’après l’orateur, l’ancienne pratique consistant à maintenir les médias traditionnels qui croupissaient sous le poids des coûts des matériels via les contenus tels que les publicités et ou publireportages, est presque battue en brèche avec l’avènement de ces NTIC. Car, nombre des sociétés et entreprises auprès desquelles ces prestations étaient possibles ont créé leurs propres plateformes ou applications à travers lesquelles elles font passer leurs annonces publicitaires pour la vente de leurs produits. C’est le cas des sociétés de téléphonie mobile ou entreprises promotrices de nouvelles applications telles que ChinaMobile, Tencente, Alibaba et autres. Du coup, les marges de manœuvre des médias traditionnels sont réduites.

A propos, un tableau statistique faisant état de ce que cette situation tendancielle présage un climat calamiteux pour les médias traditionnels: l’antenne rouge avec seulement 3% pour les médias traditionnels, contre plus de  23% pour les médias mobiles et Internet chacun.

Face à cette mauvaise posture des médias traditionnels dont les conséquences économiques sont évidentes, Xiang ke Xiu suggère quelques pistes de solutions susceptibles d’augmenter l’influence des médias traditionnels. Entre autres, la fusion de la presse écrite avec la télévision, la radio et internet, ainsi que le professionnalisme qui prend en compte l’exactitude des informations, l’impartialité, l’honnêteté, la citoyenneté et bien d’autres attitudes responsables en matière de communication, ainsi que la polyvalence dans le métier de journalisme. Cette polyvalence, a-t-il souligné, est déjà la tendance en Chine où le journaliste est à la fois reporter, cameraman, photographe, présentateur, metteur en ligne des informations…

Parlant de la réduction de l’influence des médias traditionnels à l’heure actuelle, Monsieur Xiangke Xiu raconte l’anecdote suivante: «Par le passé, la presse écrite et notamment Le Quotidien de Qingdao, le deuxième grand média de la ville, éditait son journal à 100 ou 80 pages par jour. Mais cette production a subi une chute vertigineuse au jour d’aujourd’hui au point de réduire le nombre des pages à 28 ou 32 pages, ceci à cause de la révolution technologique qui amène par ailleurs le journal à la fusion avec les autres médias (…)».

« Il existe deux types de médias en Chine: l’un se spécialise dans le domaine politique et l’autre l’économie (…)», poursuit-il. Et, de préciser de façon formelle que tous ces médias politiques sont placés sous la direction de la municipalité de Qingdao, maître d’ouvrage des grandes lignes tracées par le Parti communiste chinois (PCC).

Le conférencier n’a pas manqué de préciser que ce procédé a fait plus de gagnants que de perdants, car la subvention des médias et la gestion des abonnements de ces journaux sont assurées par la municipalité de Qingdao, de même que la vente en ligne de bon nombre de marchandises bat son plein au profit de ladite municipalité. Ce procédé, selon l’orateur, vise aussi à faire des médias un acteur efficace et participatif aux problèmes de la cité via une interaction de ses fidèles lecteurs aux fins de le rendre plus influente. De la protection de l’environnement à la promotion de l’Etat de droit en passant par le changement des mentalités via l’éducation sans verser dans les affaires politiques, telles sont, de façon ramassée, les idées arguées sous forme d’approche journalistique par Monsieur Xiangke Xiu. Toutefois, conseille le conférencier: « Il ne faut jamais faire du mal à quelqu’un à cause de sa négligence. Il ne faut pas être toujours dépendant. (…) Une information monnayée ou biaisée nuit à la fois à la réputation du journaliste et du média (…). L’accent doit être beaucoup mis sur la conscientisation du lecteur afin d’éviter des sanctions administratives et des poursuites judiciaires à cause d’une publication erronée ou dangereuse ». Dont acte.

En conclusion de ce riche et brillant exposé, monsieur Xiangke Xiu apprend aux participants que le paysage médiatique chinois est régi par des lois et règlements. L’article 19 alinéas 1 et 2 interdisent la publication de tout article qui incite à l’insurrection populaire, à la haine, à la violence, ou qui porte atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Toute publication pornographique est aussi interdite par les mêmes dispositions légales en Chine. Tout contrevenant est passible de poursuites judiciaires. Ça veut dire ce que ça veut dire.

Landry Ulrich Nguéma Ngokpélé, Rapporteur général adjoint du Réseau des Journalistes et Médias Centrafricains pour l’Initiative « La Ceinture et la Route’’ (RJMCR), depuis Qingdao (Chine)

 

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