Centrafrique : Ali Darassa et Abass Sidiki et leur projet fantasmagorique de création d’un Etat peulh

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Bangui, le 15 juil. 20

Non satisfaits d’avoir meurtri le peuple Centrafricain et écumé le pays, Ali Darassa et Abass Sidiki appellent officiellement les peulhs du Cameroun, du Tchad, du Soudan et de la RD Congo à converger vers la Centrafrique pour la création d’un Etat peulh en RCA. Une véritable humiliation pour les signataires de l’Accord Politique de Paix et de Réconciliation en RCA, en particulier les garants et les facilitateurs. 

Cet appel des mercenaires Darasa et Sidiki, eux-mêmes peulhs étrangers qui ambitionnent gérer la Centrafrique à leur manière est une véritable offense lancée, non seulement à la nation et au peuple Centrafricain, mais aussi et directement au gouvernement, aux garants et aux facilitateurs de l’APPR-RCA.

Depuis  la signature de cet accord, Ali Darassa et Abass Sidiki ont toujours marché selon leur macabre volonté et à contre-courant de ce que préconise ledit accord pour un véritable et réel retour de la paix en Centrafrique. Tous les jours ils ne cessent de commettre des exactions en violation totale de l’entente signée.  Assassinats, cambriolages, incendie des lieux de leurs forfaits et autres exactions, font le lot des sévices qu’ils commettent sur les paisibles populations sans défense des zones qu’ils occupent. Celles-ci sont aux désarrois tellement qu’elles se sentent abandonnés par le pouvoir central de Bangui.

De telles menaces, on l’a déjà expérimentée avec l’avènement des séléka qui, avant d’investir une ville ou des villes dans leur avancée, le déclaraient par voie de communiqué, ce que prenaient à la légère les dirigeants d’alors et qui, par la suite, devenait une réalité irréversible. Et au petit trop, les séléka ont gagné et pris Bangui, chassant Bozizé et les siens eu pouvoir, les contraignant à l’exil.

Depuis après la signature de l’APPR-RCA, Sidiki et Ali Daras se sont illustrés par des actes qui ne respectent jamais les termes de cet accord. Malgré que ledit accord comporte des clauses de sanctions à l’encontre de ceux qui s’en écarteront volontairement, rien n’a été fait par les garants et les facilitateurs qui ont abandonné le gouvernement seul se débattre avec  les contrevenants, des rebelles qui  de tous les moyens pour faire pression sur le gouvernement. La Minusca qui devait appuyer le gouvernement qui n’en a pas les moyens, à pouvoir faire respecter les termes de l’APPR dans toute sa globalité, n’a jamais fait assez pour contraindre ces berbères nomades de Sidiki et Daras à se plier sous la loi centrafricaine.

Depuis lors, les menaces et les attaques se sont multipliées, les assassinats et les violations des droits de l’homme et des droits internationaux ont été hissées à leur apogée sans qu’une opposition qui soit à la hauteur de ces trahisons,  soit menée ne fusse que pour intimider si ce n’est pour neutraliser et anéantir ces énergumènes, leurs hommes et leurs moyens de nuisance.

Maintenant que c’est devenue claire et déclarée, la folle ambition d’Ali Darass et Abass Sidiki de rassembler en Centrafrique tous les peuhls, pas seulement de la RD Congo, du Tcad, du Soudan et du Cameroun, mais également ceux d’autres contrées de l’Afrique qui vivent mal sur leurs territoires, pour créer leur Etat, que pensent les  dirigeants du pays et la Communauté internationale qui se dit être à côté de la RCA pour l’aider à sortir de la ruche ?

A notre humble avis, cette menace n’est pas fortuite. Elle est lancée juste pour mettre les bâtons dans les roues du processus électoral déjà en route tant bien que mal. Ces élections tant attendues des Centrafricains ne sont pas vraiment souhaitées de l’extérieur par ceux  qui ne veulent jamais voir le pays faire un pas en avant. Si non, comment justifier l’inertie des pays voisins cités nommément par Ali Darass et Abass Sidiki qui appellent leurs ressortissants peuhls à converger vers la Centrafrique aux fins de servir de forces d’appui pour sa déstabilisation ?

Le fait de lancer cet appel sans une quelconque hésitation à des ressortissants des pays voisins nommément cités et non à d’autres pays, traduit vertement la confiance qu’ont ces chefs rebelles en ces pays, confiance qui ne peut que témoigner l’existence d’une complicité tacite ou avérée, destinée à maintenir la RCA sous la pression injustifiée de ces va-nu-pieds et  marchants de chair humaine.

A proprement parler, c’est ici l’occasion de vérifier le degré de coopération entre ces pays limitrophes et la Centrafrique, une coopération qui, si elle existe réellement et franche, ne laisserait pas, en principe, insensibles lesdits pays qui n’auront pas à hésiter à faire barrière aux passages des peuhls à qui Ali Daras et Abbass Sidiki ont fait recours.

Le cas échéant signifierait qu’il n’y a plus de doute à se faire. Ce serait bel et bien avec la complicité de ces pays voisins que s’effectue le  trafic des armes et des véhicules entre ces bandits de grands chemins et certains véreux affairistes de ces pays qui ne vivent que des crimes en vendant partout des armes destinées à commettre des assassinats et à rendre invivable la vie à d’honnêtes et paisibles populations qui n’ont rien pour se défendre et qui n’aspirent qu’à vaquer librement à leurs occupations traditionnelles de survie.

Au-delà, il convient de relever que l’actuelle menace de création d’un Etat peul en RCA est l’occasion de mettre à l’épreuve la véritable volonté des Nations-Unies d’appuyer la République Centrafricaine dans ses efforts pour en découdre avec ces mercenaires qui ont assiégé son territoire, alors que son combat est celui d’assoir et d’affermir sa jeune démocratie encore fragile et toujours menacée par les agissements des groupes armés.

Si les Nations Unies sont réellement attentives à la situation de la RCA, la menace de la création d’un Etat peuhl dans le pays, ce qui ne saurait se passer sans violences, c’est-à-dire sans guerre, leur offre plus que jamais, l’occasion de ne plus continuer à faire endurer au pays les conséquences de leur embargo sur les armes à destination uniquement des Forces Armées Centrafricaines et non celle des rebelles qui, chaque jour, se ravitaillent en quantité d’armes sophistiquées et de véhicules tout terrain qui leur donnent plus d’avantage dans les combats qui les opposent à l’armée centrafricaine pour ne pas dire à la Minusca.

Tant bien même que les Centrafricains ne le veulent et ne le souhaitent d’ailleurs pas, la menace d’Ali Daras et d’Abas Sidiki est la bienvenue pour permettre de connaitre d’entre tous les intervenants dans la crise centrafricaine, qui est réellement pour ou contre la paix, la stabilité  et l’encrage effectif de la démocratie dans le pays. Le claquoir a sonné et on verra ce qu’on verra.

Et bien entendu, ce qu’il faut comprendre est que le peuple centrafricain ne se laissera pas faire happer son territoire par des indésirables nomades. Il se battra avec tout ce qui est en sa possession, machettes, houes, pioches, pelles, coteaux voire même les fourchettes et les cailloux pour la défense de sa patrie à défaut d’armes sophistiquées que la Communauté internationale, lui refuse l’accès à travers son fameux embargo.

 

@John Kpogbotchi

 

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