Centrafrique : AFFAIRE GEORGES THIERRY VACKAT/MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR : LE SORT DU PEUPLE ENTRE LES MAINS DU JUGE ADMINISTRATIF

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Bangui, le 26 août 2020

La République centrafricaine est depuis une bonne décennie victime d’une crise de bonne gouvernance et  de violation flagrante des lois sur tous les plans. Ce  triste constat risquerait à long terme créer les mouvements de soulèvement au sein de la population. Heureusement, avec la vigilance de certains compatriotes, les choses commencent à se mettre à l’ordre.

Ce matin du 26 août 2020, au siège du Tribunal administratif situé au Centre-ville de la capitale centrafricaine, le requérant en la personne de l’Honorable Georges Thierry Vackat situe le peuple centrafricain sur les motifs de cette requête auprès du Tribunal Administratif. Dès sa descente de sa voiture, l’élu de la nation, les yeux fixés au ciel implorant les grâces de bénédiction divine sur le peuple centrafricain, a exécuté l’hymne national avant d’affirmer à l’entrée de la salle d’audience que : « Mieux vaut faire un pas avec mon peuple que d’en faire mille sans mon peuple jamais, je ne pourrai pas trahir ce peuple dont le sang coule dans mes veines ».

En effet, le problème qui oppose le député Georges Thierry Vackat au ministère de l’Intérieur chargé de la Sécurité publique fait suite à un Arrêté interministériel fixant les prix des documents sécurisés en République centrafricaine. Or, selon le plaignant qui appel à la raison et la conscience patriotique, c’est qu’avant la publication de cet Arrêté conjointement signé par le ministre de l’Intérieur et son homologue des Finances et des Budgets, il y avait une Loi qui a été votée par l’Assemblée Nationale et promulguée par le Chef de l’Etat en sa qualité de garant de la Constitution.

Ainsi,  l’article 2 dudit Arrêté interministériel abroge toutes dispositions antérieures contraires et qui prend effet à partir de la date de sa signature. Pour l’élu de la nation et son Conseil, cet Arrêté est en total contradiction avec la Loi des Finances de 2020, promulguée par le Président de la République, Chef de l’Etat le 19 décembre 2019.  Ce qui constitue une violation de la Loi : « le peuple centrafricain est devenu le carrefour de tous les malheurs du monde. Il est temps de donner les cours du droit et du respect de la Constitution à ceux qui sont aux commandes avant qu’il ne soit tard et que le pays ne tombe plus bas encore si rien n’est fait en amont. Dans le cas contraire, ceux qui disent auteurs des lois du pays,  prendront les dessus sur un pays et signeront les Arrêtés qui abrogeront les articles de la Constitution qui est la Loi fondamentale de ce pays. Les deux ministres ne pouvant pas se substituer au législateur, c’est donc à bon droit que la Juge Administratif s’il est vraiment Centrafricain et soucieux de l’amour de sa nation, doit annuler purement et simplement cet Arrêté pour violation de la Loi et excès de pouvoir », a-t-il affirmé.

Notons que ce nouveau texte qui est attaqué par les élus de la nation survient en un moment où la crise a fragilisé le climat des affaires tout en rendant pauvre, le Centrafricain qui vit dans une misère incommensurable et qui doit aujourd’hui payer la CIN à 6000 FCFA sans tenir compte des autres tracasseries policières  au lieu de 4500 FCFA. Quelle humiliation !

Prenant la parole puisqu’au terme de l’article 80 de la Constitution du 30 mars 2016 sont du domaine de la loi «… l’assiette, le taux et les modalités de règlement des impôts, les impositions de toute nature… », Le Commissaire du Gouvernement qui n’a parlé que du droit sans une considération quelconque a dit recevable sur le fond, cette requête et a demandé un renvoi en délibéré puisque urgent s’impose afin de mieux étudier le dossier sur sa forme.

On sait tous que depuis le retour à l’ordre constitutionnel, le Centrafricain devrait déjà comprendre l’importance de la Loi dans ce pays qui est un Etat de droit. Il ne s’agit pas de quitter son lit un beau matin et signer un Arrêté sans tenir compte du Principe des Valeurs.  Cependant, le problème centrafricain est qu’il ne cherche pas à entrer dans l’histoire en prenant le social comme priorité des priorités du pays. On cherche toujours à trop faire reculer les bases de la bonne gouvernance au profit de la misère d’un pays. Comment comprendre de  nos jours qu’un Arrêté ne tienne pas compte des réalités en face ? Prenons une population de 5.000.000 d’habitants et si chacun devrait faire un bonus à la Société Libanaise AL MADINA d’un montant de 15.00 FCFA combien le peuple centrafricain aura-t-il à contribuer pour le développement du Liban ? Le peuple centrafricain même s’il a des méfiances à ses hommes politiques garde néanmoins confiance à la justice de son pays. Ainsi les yeux sont tournés vers la justice qui doit se prononcer le mercredi prochain. Tout se passe dans ce pays comme si la République Centrafricaine en crise était devenue un non-Etat de droit, une véritable République bananière mise en coupe réglée par la famille régnant d’AZIZ Ibrahim Nassour qui entretient une puissante mafia à l’abri d’une sulfureuse société anonyme à responsabilité ( illimitée), curieusement dénommée Al Madina. D’ailleurs, cette dernière avait déjà révélé ses couleurs mafieuses dans l’affaire très décriée de fabrication de passeports et de cartes d’identité nationale pour le compte du ministre centrafricain de l’intérieur en charge de la sécurité publique, affaire qui avait fait grands bruits et long feu .

Affaire à suivre…

@Herman THEMONA, 

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