Centrafrique : A quel jeu se prête la MINUSCA dans la traque de Sidiki Abass ?

0

Bangui, le 14 sept. 20

Un convoi des Faca parti de Bouar pour Bocaranga aux fins de prendre la relève des éléments des Forces armées centrafricaines déployés dans la région de Bocaranga, Koui et Ngaoundaye a été attaqué par des combattants des 3R dont la Minusca assure pourtant les avoir mis en déroute et dispersés dans la brousse après avoir sérieusement réduit leurs capacités de nuisance. Deux véhicules des Faca incendiés, quelques soldats blessés, est le lapidaire bilan de ce combat sans une précision de la réalité du côté des assaillants. Et la Minusca est restée motus et bouche cousue à ce sujet.

Le départ précipité de Sidiki pour regagner son ancienne  base d’avant la signature de l’accord de Bangui du 6 février 2019 est un signe précurseur de ce qui se passe aujourd’hui au grand dam du peuple centrafricain. Ayant dénoncé de façon abracadabrante   l’accord de Bangui parrainé par Khartoum, Sidiki a officiellement déclaré la guerre à la Minusca et le Gouvernement. Ce qu’il confirme toujours par ces fréquentes agressions contre les forces officielles dont l’attaque du convoi des Faca le mercredi dernier vers Bocaranga. Une fois de plus, ce sont les militaires centrafricains qui ont payé les pots cassés sans qu’on entende quoi que ce soit du côté des Bangladais de la Minusca qui pourtant opèrent dans la région.

A quels jeux se prête la Minusca face à la traque, la neutralisation et la capture vivant ou mort de Sidiki ? C’est question qui est sur toutes les lèvres en Centrafrique présentement et qui ne trouve pas une réponse à la hauteur des attentes des populations. Comment admettre que Sidiki puisse continuer sans être inquiété d’attaquer les positions des Forces Armées Nationales ? L’ayant fait une fois avec l’attaque du camp sensé poursuivre la formation des USMS dont font partie certains éléments des 3R de Sidiki, l’embuscade de Besson qui a fait des morts dans les rangs des Faca et celle d’avant-hier près de Bocaranga. C’est en train de devenir une habitude chez ce sanguinaire et ses hommes.

La situation qui prévaut à présent exige du gouvernement une réaction rapide, énergique et efficace action à la hauteur de l’incrédulité de Sidiki et ses combattants  qui ne peuvent que comprendre que le langage des armes. Si quelqu’un est absolument résolu à ne parler ou à négocier que par les armes, alors qu’attendent le gouvernement et surtout  la Minusca qui dispose bel et bien des moyens pour mettre définitivement hors d’état de nuire ce mécréant  au nom de la paix, de la sécurité et de l’intégrité territoriale? Va-t-on continuer de bercer les oreilles du peuple par cet absurde raisonnement fondé sur le faible équipement de nos FACA ? Mais avec quoi se sont-ils farouchement défendus à Alindao, Obo et, pas plus tard que ce lundi, 09 juin 2020 dans la région de Bouar ?

Que l’on cesse d’endormir le peuple avec une histoire qui ne tient pas debout, notamment le sous équipement des FACA, leur faible effectif etc. Il est clair pour les populations meurtries qu’il n’y a une réelle volonté politique de mettre fin aux exactions des 3R. Nos Faca sont bien déterminés, mais commandement et instructions militaires obligent et freinent les élans. A cela s’ajoute l’attitude de la Minusca qui, lorsqu’un contingent est efficace sur le terrain, l’enlève pour le remplacer qu’avec ceux qui ne foutent rien au point d’être considérés par les populations comme complices des mercenaires.

On l’a décrié avec les contingents congolais du RD Congo à Bambari qui faisait du beau travail et que la Minusca leur a gratuitement   jeté l’opprobre  d’avoir entretenu des relations sexuelles avec des mineurs, raison suffisante pour que ce contingent des braves frères des Centrafricains soit  retiré. Il en va de même des Rwandais et des Portugais qui ont sérieusement secoué Sidiki et qui auraient pu continuer leur action jusqu’à la capture vif ou mort de Sidiki, mais qui sont retirés de la région, suscitant cette interrogation des populations. A quel jeu la Minusca se prête-elle finalement quand il s’agit de capturer ou d’abattre Sidiki? Croit-elle toujours à une bonne volonté de celui-ci à collaborer pour une meilleure application de l’APPR-RCA qu’il a déjà et mainte fois foulé au pied ?

Le pays est en situation de guerre contre des mercenaires importés par certains de ses fils mafieux qui l’ont assiégé, tuent, pillent et détruisent tout à leur passage par des incendies, ne laissant que des cadavres et des sinistrés derrière eux sans que le gouvernement ne soit en mesure d’opposer une résistance pour ne pas dire une offensive capable de neutraliser ces gangsters.

A proprement parler, la question n’est pas celle d’une incapacité du pays à faire face à cette indéniable question de sécurité alors que nous sommes en pleine période électorale pour consolider notre jeune et fragile démocratie. L’heure est grave et c’est le moment d’agir même avec le peu de moyen que dispose le gouvernement ne fusse que pour sauver ce qui peut être sauvé.

Quand une maison prend feu, le propriétaire n’attend pas des sapeurs-pompiers avec tous les moyens adéquats pour y faire face. Il tente, avec les moyens de bord, d’éteindre le feu dans l’attente d’une éventuelle aide. Et un adage dit que l’on ne voit pas la couleur de l’eau destinée à éteindre un incendie. Faisons donc avec les Russes qui sont prêts à apporter un soutien indéniable surtout en matière de renseignement sur les déplacements possibles des éléments des 3R n brousse si la Minusca se sent incapable de le faire. Il n’y a que cela pour éviter que les Faca tombent souvent dans des embuscades comme si leurs déplacements étaient connus d’avance par ces bandits enragés.

 

@Herman THEMONA,

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.