Centrafrique : A quand la fin du blocage sur la signature du nouveau protocole d’accord de partenariat entre le gouvernement et SUCAF-Centrafrique ?

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Bangui, le 10 févr.-19

La République Centrafricaine qui compte énormément sur les investisseurs privés qui s’installent bien longtemps en œuvrant dans plusieurs domaines d’activités, entend toujours développer le bon partenariat avec eux pour son développement intégral. Et c’est d’ailleurs ce qui est mentionné dans le plan de relèvement (RCPCA) qui est un document national des autorités actuelles.

L’exemple palpable sur lequel nous voulons mettre un accent particulier, c’est le cas de la société SUCAF CENTRAFRIQUE. Cette société qui s’est installée en Centrafrique depuis 2003 après la défunte SOGESCA dont le site de production se trouve à Ngakobo, ville située dans la Préfecture de Bambari.

Comme toute autre entreprise privée qui veut contribuer au développement d’un pays en s’installant, SUCAF avait signé un Protocole d’Accord de partenariat avec le gouvernement centrafricain lequel, est renouvelable chaque cinq ans. Ce Protocole d’Accord lui accordait notamment un quota de 80% des importations de sucre contre 20% à cinq opérateurs centrafricains sélectionnés par l’Etat afin de compléter la production locale de la société. Et c’est dans cette dynamique que SUCAF évoluait en RCA depuis 2003 en contribuant à la lutte contre le chômage dans le pays, en renforçant l’économie nationale tout en répondant à son cahier des charges.

Voilà que le dernier Protocole d’Accord signé au mois de novembre 2013 est expiré. Donc, il faut revoir les choses en vue de la signature d’une nouvelle convention de partenariat.

C’est ainsi qu’au mois de novembre 2018, date d’expiration dudit protocole, le gouvernement a mis en place un Comité chargé de la relecture du protocole en vue de signature avec SUCAF. Ce Comité qui est composé d’un représentant de la Primature ; du Ministère des Finances ; celui du Commerce ; et un représentant de SUCAF, est présidé par M. Ange Faustin KOYASSE.

Il convient de noter qu’une fois la mise en place de ce Comité, les travaux de relecture ont bel et bien commencé en vue d’aboutir à un résultat raisonnable. Selon les informations reçues de source de notre enquête, le pourcentage de SUCAF est réduit à 60% et pour les autres opérateurs est revu en hausse à 40%. Cette réduction aussi baroque s’explique à la grande surprise de tous que SUCAF n’aurait pas respectée certaines clauses du Protocole d’Accord qui vient d’expirer.

S’il faut situer clairement nos lecteurs dans ce dossier, tout le monde est témoin voire victime de la situation que traverse la RCA depuis 2013. Les entreprises privées en ont également payé les frais à travers le pillage systématique de leurs installations et les effets continuent de jouer énormément sur leur bon fonctionnement. Les chiffres d’affaire de ces entreprises ont donc baissés pour la non-production à un certain moment.

SUCAF-Centrafrique dans cette situation, n’a pas plié bagage comme l’ont fait d’autres entreprises privées. Avec tous les dommages subis sur le site de production à Ngakobo et à Bangui au site commercial, SUCAF faisait de son mieux pour respecter les clauses du Protocole d’Accord signé avec le gouvernement.

Si le taux de couverture de distribution sur l’étendue du territoire national est en baisse depuis cette époque, c’est juste parce que les conditions de sécurité n’étaient pas favorable pour le bon fonctionnement qui gère son site de production à plus 460 km de Bangui. Donc, le travail dans les plantations de canne à sucre, la production dans l’usine, l’acheminement des produits dans les dépôts de vente sur toute l’étendue du territoire national, n’était chose aisée.

C’est à ce niveau d’incompréhension que la signature du nouveau Protocole d’Accord relu, avait connu un désagrément à l’hôtel Ledger Plazza l’année passée où le Ministre du Commerce avait émis un aveu de mécontentement parce que les choses apparemment, ne marchaient pas bien.

Est-ce c’est le Comité de relecture qui n’a pas fait bien son travail ? Personne ne le sait car c’est une question de partenariat et qu’en principe les choses devaient être faites au consentement des parties prenantes en vue d’aboutir à un compromis où chacun tire sa part et surtout dans l’intérêt de tous.

Pour rafraichir la mémoire de nos lecteurs, SUCAF payait la TVA dans le l’ancien protocole d’accord à 5% alors que dans le nouveau document relu, cela est revu exorbitamment à 19%. C’est ici le lieu que nous nous posons cette interrogation de savoir de pourquoi augmenter aussi cette TVA alors que la production de cette société n’est pas encore effective face aux désagréments qu’elle n’a cessé d’en être victime ?

En vérité, le marché des affaires est très compliqué durant cette période de la crise militaro-politique que même le gouvernement peine à maitriser. Pour ne pas parler de l’exonération sur l’importation de produits accordée à certaines ONGs internationales, certaines entreprises privées en profitent de l’occasion pour importer frauduleusement de marchandises en RCA. L’on se rappelle des marchandises importées de la RD Congo, du Congo, du Tchad et le Cameroun alors que cela n’est pas autorisé à ces entreprises dans leur protocole de partenariat avec le gouvernement.

C’est pourquoi, SUCAF est victime de cette fraude dont plusieurs opérateurs économiques qui se sont lancés dans l’importation en RCA du sucre produit à l’extérieur. Malgré tout ça, SUCAF qui se trouve dans l’incapacité de maitriser le secteur, n’arrive pas à répondre aux besoins de ses consommateurs à cause du sucre importé qui inonde les marchés.

La solution pour parvenir à mettre fin au blocage, connu en ce moment au niveau de la signature de ce nouveau Protocole d’Accord de partenariat est simple. SUCAF propose pour sa part qu’un rabattement soit fait sur la TVA à 5% et que son pourcentage dans la production soit revu également à 70% au lieu de 60% maintenu par le comité de relecture.

C’est une question de partenariat et de l’intérêt. Le comité de relecture tient compte des intérêts du gouvernement, c’est bien ! Mais il faut aussi tenir compte de certaines réalités économiques et sociales. SUCAF est bel et bien une société privée qui contribue à l’essor de l’économie nationale et autres faits soulignés ci-hauts.

Il suffit d’une part de compter le nombre de ses employés, notamment les compatriotes qui travaillent dans cette entreprise à Bangui comme sur son site dans les provinces. Qui va donc employer ces compatriotes centrafricains si SUCAF venait à plier bagage ? Avec tous les problèmes que les autorités gèrent, est-il possible d’en ajouter encore un autre en dissuadant les entreprises privées à investir dans le pays ?

C’est juste une interpellation à l’endroit de nos autorités, notamment le Président de la République, le Premier ministre, le Ministre du Commerce, celui des Finances et le Président du comité de relecture qui doivent traduire leurs engagements aux faits en vue d’aider les centrafricains qui travaillent à SUCAF et qui commencent déjà à s’inquiéter de leur sort.

Wait and see…

Hervé BINAH, 

 

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