CENTRAFRIQUE : LA POSITION AMBIGUE DE L’ARCHEVEQUE NZAPALAINGA AUX ANTIPODES DES VALEURS RELIGIEUSES

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Bangui, le 27 nov. 18

La crise centrafricaine semble prendre une autre tournure du fait de la manipulation de certaines puissances nuisibles pour des intérêts morbides. La recrudescence de la violence dans l’Est de la Centrafrique, notamment dans la préfecture d’Alindao n’est-elle pas la face immergée de l’iceberg comme en témoignent les réactions épidermiques du prélat de l’Archevêché de Bangui et ses amis de la Plate-Forme des Confessions religieuses? L’opinion nationale outrée par la position de l’Archevêque, parle de la manipulation de l’Eglise catholique ; ce qui divise les chrétiens catholiques et crie à ethnicisme du prélat.  

C’est un secret de polichinelle que la crise centrafricaine a permis à une certaine race des composantes de la société centrafricaine de se faire une aura compte-tenu de leur rôle joué pendant ces moments difficiles. C’est le cas de le dire pour la plate-forme des confessions religieuses composée du trio à savoir, Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga, Imam Omar Kobine Layama et le Révérend Pasteur Nicolas Gueret Koyamé. S’il est vrai que cette plate-forme a, à l’époque joué un rôle d’avant-garde, il n’est demeure pas vrai que leur rôle a été toujours bien apprécié par le Centrafricain lambda.

D’aucuns pensent en effet que ces leaders religieux ont exploité à dessein cette crise comme leur fonds de commerce pour des intérêts morbides.  Il est n’est d’ailleurs pas rare que ces leaders religieux surfent sur le caractère communautaire de la crise ; c’est le cas de le dire pour leur dernière sortie après le massacre de la population civile par les criminels du calamiteux Ali Darass.

L’on se pose des questions pourquoi cette préférence à ne réagir que tardivement concernant exclusivement la région d’Alindao dont ils sont originaires alors que bien avant, il y a eu la violence à Fatima, Kaga-Bandoro, Bambari, Batangafo etc. ? N’est-ce pas que c’est de l’ethnicisme que font montre ces leaders religieux ? Soit de l politique de deux poids, deux mesures ?

Assurément d’autant plus l’Eglise en générale et catholique en particulier, est depuis un certain temps minée par cette pratique, décriée par certains prêtres.

N’a-t-il pas révoqué des mémorandums des prêtres comboniens sur les massacres de civils qui demandaient un jour de prière et de deuil et a pris la copie pour ne plus remettre à l’initiateur?

La décision du prélat de boycotter la fête nationale de la proclamation de la République apparaît comme une ingérence et un amalgame du rôle que joue l’Eglise. Si la laïcité recommande à l’Etat de ne pas s’ingérer dans les affaires de l’Eglise, inversement cette dernière a intérêt à faire autant.  Cette décision de l’Eglise catholique remet en cause les efforts consentis par le gouvernement centrafricain pour le rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national.

Pour les observateurs avertis, il ne fait l’ombre d’aucun doute que cette décision à la hussarde relève de la manipulation des leaders religieux. Et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’Eglise catholique soit compromise par les velléités déstabilisatrices du gouvernement.

Comment ne pas comprendre la promptitude du gouvernement à décréter trois jours de deuil en compassion à l’Eglise suite à la mort des deux prêtres? Et paradoxalement, c’est l’Eglise catholique qui par contre ne s’est contentée de ramer à contre-courant des actions du gouvernement ?

Le moins que l’on puisse dire est que la similitude et la concomitance des réactions entre les religieux et les opposants politiques en mal de posture sont frappantes et démontrent à suffisance qu’il y a anguille sous roche. Est-ce à dire que ces deux entités s’acheminent vers un front contre les institutions républicaines ? Mais ce qui est certain, le peuple n’est pas dupe.

Une telle décision impopulaire de l’Eglise constitue sans doute un moyen de raviver les tensions encore palpables. Et comme l’a signifié le gouvernement dans un communiqué, la fête nationale qui sera célébrée bientôt, demeure l’occasion pour les Centrafricains de renouveler le pacte national.

Déjà des voix discordantes s’élèvent dans le milieu catholique, notamment au niveau de Vatican et certains prêtres pour décrier cette sortie ratée de l’Archevêque de Bangui. Dans une société comme la nôtre où les tensions sont latentes, l’Eglise doit appeler à la pondération au lieu de mettre de l’huile sur le feu.

Comme l’a dit l’autre, A César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.

Affaire à suivre !!!

Hervé BINAH,

 

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