Centrafrique : 2 incorporés Séléka dans la tripartite ; une à Kaga-Bandoro en école buissonnière dans les FACA

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Bangui, le 30 juil. 18

 Premières toxines du projet-pilote Désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement (DDRR) viennent de se déverser dans le plat du gouvernement centrafricain et de ses partenaires.

Ce n’est pas changer de nature quand le serpent venimeux se mu. Bien au contraire, c’est une cure de jouvence, une manière de reculer pour bien sauter. D’aucuns diront tout autant que le séjour dans l’eau d’un tronc d’arbre ne transforme jamais ce tronc d’arbre en crocodile. Les concepteurs du projet pilote DDRR en ont connu à leur dépens. Trois éléments des groupes armés d’obédience Séléka retenus par leur état-major respectif, formés dans le cadre du projet-pilote au camp Kassaï puis à Béréngo et incorporés dans les Forces armées centrafricaines (FACA) en qualité de soldats de leur Etat emmargeant au budget de l’Etat n’ont mieux fait que de déserter en temps de paix.

Il s’agit de deux messieurs à Birao en mission commandée  au sein de la tripartie Soudan-Tchad-RCA précisément dans la zone des trois frontières. L’autre cas est celle de Katidja Amat, une femme soldat, permissionnaire disait-elle pour se rendre à Kaga-Bandoro pour des convenances personnelles liées à la garde des enfants. Une foi à Kaga-Bandoro, la jeune femme envoie de ses nouvelles à une  de ses promotionnaires. Ces nouvelles ne sont guère reluisantes puisque Katidji dit simplement adieu à sa nouvelle carrière.

Cette triste réalité semble ne rien avoir avec le limogeage du chef d’Etat-major des FACA même si ; a priori, rien n’est à isoler dans de pareilles situations se rapportant à la grande muette. Le moins qu’on puisse rappeler est que depuis un certain temps les rapports au niveau de la chaîne de commandement des FACA se sont révélés exécrables, notamment en ce qui concerne particulièrement la ministre de la défense et le chef d’Etat-major sortant. Une sorte de bras de fer maladroit et suicidaire pour une armée en pleine reconstruction s’est incrusté avec effet prévisible en termes de limogeage. Car, cela ne saurait trop durer.

Il fallait bien décongestionner la chaîne de commandement afin de donner la chance à l’armée nationale de récrire ses lettres de noblesse. Car, de la fluidité de la collaboration entre le chef de l’Etat, chef suprême des armées, le ministre de la défense et le chef d’Etat-major dépendra la montée en puissance efficace des forces armées.

Jacques KOSSINGOU,

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