Centrafrique : Le Ministre Chancel SEKODE NDEUGBAYI donne plus de lisibilité sur les réalisations et les perspectives de son Département en charge de la Francophonie

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Bangui, le 04 juillet 18

Chancel Sekodé Ndeugbayi Ministre délégué en Charge de la Francophone et du protocole d’Etat

Dans une interview exclusive accordée au journal en ligne LE POTENTIEL, le Ministre Chance SEKODE NDEUGBAYI en charge de la Francophonie, a bien voulu répondre à quelques préoccupations qui portent essentiellement de notre Rédaction qui portent beaucoup plus sur les réalisations, les perspectives et autres difficultés de son Département dans le cadre du bilan a mis-parcourt des membres du Gouvernement. Voici ci-dessous l’intégralité de cette interview.    

LE POTENTIEL CENTRAFRICAIN (LPC) : M. le Ministre si l’on vous demande la mission assignée à votre Département en d’autres termes, votre Ministère s’occupe de quoi concrètement ?

Chancel SEKODE NDEUGBAYI (CSN) : Bonjour Monsieur le Journaliste et merci de l’opportunité que vous m’offrez afin de présenter un peu mon secteur d’activités gouvernementales. En effet, je suis Ministre Délégué Auprès du Ministre des Affaires Étrangères, des Centrafricains de l’Étranger, Chargé de la Francophonie et du Protocole d’État, je supplée le Ministre des Affaires Étrangères dans sa mission de diplomatie en général. A ce titre, je suis tenu de mettre en œuvre, sous la supervision du Ministre des Affaires Étrangères la politique du Gouvernement en matière de la Francophonie et du Protocole d’État, en veillant à la promotion d’un partenariat stratégique entre le Gouvernement centrafricain et les instances de l’Organisation Internationale de la Francophonie, d’assurer le rôle d’interface entre l’OIF et les Structures nationales concernées. Aussi, je dois veiller à la coordination, au plan national, des activités de l’OIF. En collaboration avec les structures nationales, je veille sur la conception, l’exécution et le suivi des programmes culturels, éducationnels et de formation dans le cadre de la Francophonie tout en mobilisant des ressources financières et techniques de la Francophonie en vue de la réalisation de ses programmes au niveau national.

Pour rendre efficaces ces activités de la Francophonie, mon rôle est aussi de formuler et de mettre en œuvre des stratégies en vue du renforcement du rôle et de la position de notre pays au sein de l’OIF. Cela passe nécessairement par la collecte, le traitement et la diffusion des informations sur la Francophonie au plan national. Comme son nom l’indique, le département en charge de la Francophonie se doit aussi de veiller à la promotion de la langue française, la langue sango et la diversité linguistique en République Centrafricaine. Pour cela, en vertu des pouvoirs qui me sont délégués, je dois promouvoir, dans le cadre des interventions de la Francophonie, la culture numérique par la vulgarisation des Nouvelles Technologies de l’information et de la Communication en abrégé NTIC. Au niveau du Protocole d’État, il m’incombe aussi de veiller sur toutes les activités du Protocole d’État. A ce titre, je veille à la mise en exécution de toutes les activités d’ordre protocolaire et au traitement des dossiers traitant des immunités, privilèges diplomatiques et consulaires ainsi que les contentieux y relatifs.

LPC :  Monsieur le Ministre Si l’on vous pose la question pour savoir vos réalisations depuis votre accession à la tête du Département de la Francophonie et du Protocole d’Etat, que répondez-vous ?

CSN : Au niveau de la Francophonie, j’ai eu l’insigne honneur d’organiser sous le très haut patronage du Chef de l’État et en collaboration avec le Siège de l’OIF à Paris, une Retraite Interinstitutionnelle de Haut Niveau sous le thème : Stabilité Institutionnelle et le Relèvement National de la Centrafrique. Tenue à Bangui à l’hôtel Ledger du 18 au 20 mars dernier, cette retraite a vu la participation de toutes les institutions de la République, des membres du gouvernement, de la société civile et avait pour objectif de jeter les véritables bases d’une franche collaboration entre les trois pouvoirs centraux de notre pays: le pouvoir exécutif,, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Événement inédit en Afrique, il me souvient avoir profité de l’expertise de plusieurs grands témoins venus d’Europe, d’Afrique, bref, du monde francophone et qui ont mis au profit des participants leurs expériences en matière de gestion du pouvoir, de collaboration entre les institutions, de traitement des conflits interinstitutionnels, etc…

Aujourd’hui, nous attendons le prolongement de cette rencontre de haut niveau, à savoir la mise en œuvre des recommandations découlant de ladite retraite du mois de mars dernier.

LPC :  Dites-nous, en quelques mots vos projets ou encore vos perspectives à court et moyen terme pour le développement de votre Département ?

CSN : À la minute où je m’entretiens avec vous, deux grands chantiers découlant de cette retraite sont en préparation, avec l’appui technique et financier  de l’OIF. Il s’agit de l’organisation dans les prochains jours d’un séminaire sur  »l’instruction générale sur la rationalisation du travail gouvernemental » et ‘l’éducation à la citoyenneté en appui avec le Conseil National de la Jeunesse centrafricaine ». L’objectif recherché, pour le premier chantier, consistera au renforcement des capacités de l’équipe gouvernementale dans l’exécution de ses différentes missions. Quant à la deuxième activité, elle vise à faire développer à nos jeunesses le sens du patriotisme, le sens de responsabilités et du civisme gage d’une République faisant de ses jeunes le véritable sous-bassement de sa politique publique.

Toujours dans le registre des réalisations, je suis en train de lancer un Concours dénommé  »Regards croisés », en faveur de nos jeunes lycéens. C’est un concours qui est financé par l’OIF à hauteur de 40.000 euros soit environ 26 millions de francs CFA et mettra en compétition dix pays de la sous- régions. La compétition tourne autour des productions intellectuelles telles que les BD, des Pièces de théâtre. Seul le lycée de notre pays dont l’œuvre sera retenue comme la meilleure production intellectuelle participera aux phases finales du concours au Gabon en décembre 2018. Naturellement il y aura de nombreux prix tant en espèces qu’en nature, pour encourager les lauréats. Je pense que j’ai déjà donnée des instructions à mon Chargé de Mission à la Francophonie pour l’identification de ces établissements scolaires mais aussi le lancement officiel du Concours sous régional dénommé Regards croisés, dans le strict respect des Termes de Références. Bien évidemment, nous sommes aussi en train d’appuyer nos ONG et Associations nationales reconnues à travers des projets banquables par l’OIF et nos partenaires. D’ores et déjà, j’ai commencé à recenser les projets, à les parfaire afin qu’ils répondent au standard international. Et je pense que nous sommes sur le droit chemin.

S’agissant du Protocole d’État, je connais les difficultés de la tâche et en ce moment, je mets tout en œuvre pour redimensionner cette noble structure de l’État et de notre diplomatie par la formation de nos personnels et agents du Protocole d’État. Il s’agit d’outiller nos professionnels en pratiques protocolaires, diplomatiques et consulaires. Le plan de cette formation est déjà fin prête et je pense que dans les tout prochains jours, ce plan sera soumis au conseil des Ministres pour financements et exécution.

Je rappelle pour ce premier chantier, il s’agit d’une remise à niveau qui durera quelques semaines.

Disant cela, je dois aussi prendre les taureaux par les cornes pour concevoir un gigantesque plan de formation initiale, ouverte au niveau de l’ENAM par exemple, étalée sur plusieurs mois. Tout ceci en vue de doper la Direction Générale du Protocole d’État en bons personnels et agents, bien formés, mieux aguerris pour faire face aux défis qui s’opposent à nous.

LPC :  Monsieur le Ministre, quelles sont vos difficultés et comment les juguler ?

CSN : Comme dans tout département ministériel, le département dont j’ai la charge est aussi confronté à des difficultés. D’abord au niveau de la Francophonie, il y a un éparpillement d’énergie et de Ressources humaines du fait la quasi-totalité de mes experts relèvent jusqu’à présent du Ministère du Tourisme, pour le simple fait qu’anciennement le département de la Francophonie était logé là-bas dans ce département. Ce qui fait qu’aujourd’hui ramener aux Affaires Étrangères, il y a sérieux problème de coordination, à cause du manque total de locaux devant les abriter sur place au Ministère des Affaires Étrangères. Dieu merci, j’essaie de trouver des parades en m’appuyant sur mes collaborateurs immédiats des Affaires Étrangères et jusque-là, la maison francophone se tient encore debout.

Au niveau du Protocole d’État, je déplore un sérieux déficit en personnel et agents qualifiés. D’où nécessité de former et vite.

A cela s’ajoute les carences en moyens roulants, en moyens de communication, sans oublier la prise en charge de nos stagiaires bénévoles. Car et il faut le souligner, le Protocole d’État fonctionne grâce à ces nombreux stagiaires qui se sacrifient matin, midi et soir, sous la pluie et le soleil, de jour comme de nuit pour servir la bonne cause : l’État, notre pays en partage.

LPC :  Avez-vous un mot de fin ou encore un message ?

CSN : Si j’avais un dernier mot, c’est d’appeler à l’unité, à l’Union sacrée autour du Chef de l’État, autour de sa vision qui s’articule autour des grandes priorités déclinées dans les piliers du Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix(RCPCA) à savoir  »soutenir la paix, la sécurité et la Réconciliation nationale, renouveler le Contrat Social entre l’État et la Population et enfin Relever l’économie et relancer les secteurs productifs de notre pays. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons sortir définitivement notre pays de la crise que nous traversons actuellement. Je vous remercie infiniment de cette occasion qui m’a été offerte pour exposer un peu mon domaine d’activités en tant que Membre du Gouvernement.

Je vous remercie !

Propos recueillie par Hervé BINAH,

 

 

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