Centrafrique : Difficile rencontre des facilitateurs de l’Union Africaine avec BOZIZE à Kampala au sujet du prochain dialogue inter centrafricain

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Bangui, le 20 juin 2018

A en croire certaines indiscrétions, l’on se trouve cette fois-ci sur la ligne droite du tout prochain dialogue inter centrafricain avec la mission des Facilitateurs de l’Union Africaine (UA) qui est arrivée à Kampala capitale de l’Ouganda pour discuter du sujet avec l’ancien président centrafricain François Bozizé.

Cette rencontre entre Bozizé et ses visiteurs de l’UA s’annonce difficile et  houleuse pour le simple fait que l’ex-président exigerait au préalable de voir clair dans les revendications des groupes armés bien avant de poser ses conditions à la participation de ces prochains pourparlers.

L’on comprend bien les réticences et précautions de Bozizé qui étant encore au pouvoir s’était fait piéger par ses pairs de la Sous-région de la CEEAC pour signer un accord de dupe en janvier 2013 avec les partis politiques de l’opposition et groupes armés où, tant bien même que ces derniers ont taillé une part de lion dans la répartition des hauts postes de responsabilité de l’Etat, ont opté pour le renversement du pouvoir de Bozizé à la grande surprise de ce dernier et des centrafricains qui avaient fait confiance à la ligne rouge de Damara fixée par la CEEAC .

De mémoire, lors du dialogue inter centrafricain de Libreville qui avait pour mission de trouver des solutions à la crise enclenchée par la coalition rebelle séléka qui était déjà à Sibut et menaçait de marcher sur Bangui, il a été décidé et paraphé par toutes les parties prenantes entre autres, que Bozizé garde son pouvoir jusqu’à la fin de son mandat, qu’un gouvernement d’union nationale dirigé par un leader de l’opposition soit mis en place, que la séléka cesse immédiatement les hostilités jusqu’à son désarmement.  La suite, c’est que tout le monde sait, la séléka avait franchi tranquillement la ligne rouge pourtant gardée par les forces de la CEEAC pour chasser Bozizé du pouvoir.

Ce n’est un secret pour personne pour savoir que le partage des pouvoirs de l’Etat et l’amnistie ont toujours été les principaux points de revendications des groupes armés les plus actifs du pays notamment le FPRC de Nourredine Adam, l’UPC d’Ali NDARRASS et l’UPC d’Alkathim. D’ailleurs les leaders de ces groupes armés précités ont fait savoir clairement ces revendications aux facilitateurs de l’UA qu’ils les ont rencontrés à mainte reprises dans le cadre des préparatifs du prochain dialogue inter centrafricain.

Il est aussi préférable de préciser que parmi les revendications qui touchent au partage des pouvoirs de l’Etat les radicaux groupes des ex-séléka dont a fait mention ci-haut, exigent pour eux seuls le postes de Premier Ministre et plusieurs importants postes ministériels tels que la défense nationale, les Finances, les Mines et les Affaires Etrangères. Et c’est là où l’on peut facilement comprendre les intentions de ces extrémistes séléka qui tentent de s’accaparer des postes clés de l’Etat pour leur permettre d’éjecter facilement l’actuel président faustin Archange Touadéra.

L’on espère que l’actuel Président de la République qui occupait les fonctions du Chef du Gouvernement sous Bozizé jusqu’au jour de son renversement par la coalition séléka est le mieux indiqué pour comprendre le danger qui le guette et saura prendre des précautions en conséquence de cause bien avant même qu’il ne soit trop tard.

Par ailleurs, il est a signalé que déjà les voix s’élèvent de partout au sein de la société centrafricaine pour dénoncer ou encore qualifier de complot ou encore de non évènement le futur dialogue inter centrafricain. Ainsi pour le Comité de suivi des recommandations du Forum de Bangui, ce dialogue préconisé par l’UA n’a aucun sens car tout a été déjà dit lors du Forum National de Bangui et il est question seulement de mettre en exécution ces recommandations. Du côté de la plate-forme de la société civile centrafricaine l’on exige sa pleine implication dans la tenue du prochain dialogue contrairement à l’idée qui consiste à lui réserver une place de simple observateur à ces assises.

Tout ceci laisse à croire que le futur dialogue inter centrafricain où le lieu de la tenue reste encore inconnu, risquerait bien fort de réserver des surprises de divers goûts et ce contre toute attente.

Herman THEMONA,

 

 

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