Centrafrique : Angle mort de la diplomatie centrafricaine, Et si Touadéra répondait à Le Drian…

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Bangui, le 18 juin 18

Tout lâche les centrafricains y compris même une politique étrangère jalouse de  la souveraineté nationale et de la bienséance diplomatique. Plusieurs jours après l’exhibitionnisme de Jean Yves Ledrian, ministre des affaires étrangères français  les autorités centrafricaines n’ont toujours  pas réagi.

Quand la semaine dernière le président français Macron a eu le moindre écart de langage vis-à-vis de l’Italie, la réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre. Une rencontre au niveau ministériel a été immédiatement annulée et une autre au sommet menacée d’annulation également. Macron s’est vu obligé de donner des explications le lendemain pour décrisper l’atmosphère.

Comment se fait-il par contre que Jean Yves Le Drian puisse s’adjuger le zèle de survoler le territoire centrafricain avec les problèmes centrafricains de Brazzaville à Ndjamena ? Puisque dans sa pantalonnade, le patron de la diplomatie française, dans ses délires russophobes, a évoqué un certain engagement ayant précédé à l’élection de Touadéra, il va falloir que la RCA lui demande des explications, non seulement au sujet du prétendu engagement, mais aussi sur l’extra-territorialité du cadre de ce débat.

Sous-entendu, la démarche de la France s’inscrit par atavisme  dans les relents paternalistes de la honteuse françafrique que ce pays dite de grande démocratie peine à abandonner. Pourtant, l’infantilisme du peuple centrafricain qui en résulte parait bien obsolète au regard de la maturité de ce peuple et de son aspiration  à l’idéal partagé des Etats du monde  d’une coopération gagnant-gagnant, librement consentie. En vertu de cela, la RCA n’aura pas commis un crime de lèse-majesté en tendant la main à la Russie pour sauver son peuple. Ainsi, il était nécessaire de demander des explications à la France.

Si tel n’est pas le cas, l’idée de l’engagement révélé par Le Drian serait alors vraie. A ce niveau, il reviendra à Touadéra de donner des explications aux centrafricains au cas où un engagement muet avait été pris entre temps. Puisque par ce silence, le président Touadéra consent dans une certaine mesure.

Revenant un peu en arrière en ce qui concerne l’attitude discourtoise et désobligeante de Christian Bader, l’ambassadeur de France à Bangui qui s’est retiré nonchalamment de la cérémonie de présentation du mémorandum de la plateforme des confessions religieuses de Centrafrique au stade omnisports alors que le premier ministre, le gouvernement ainsi que le reste du corps diplomatique étaient encore sur place, cela fait un peu trop pour que les autorités puissent au moins réagir.

Mais, que se passe-t-il ? Que devient la diplomatie centrafricaine ?

Herman THEMONA,

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